L'observatoire d'Aniane

Naissance du site

Depuis le premier stage de découverte du ciel en 1963, à Reillane, Pierre Bourge rêve d'un lieu propice pour construire un centre et un observatoire pour y accueillir les amateurs d'astronomie et les curieux du ciel.

Des années plus tard, au cours d'un stage au centre des CEMEA d'Aniane, il arpente la colline voisine à la recherche d'un site isolé, mais pas trop, et dont l'horizon serait dégagé. A environ 600 m de distance, il découvre une clairière au milieu de la garrigue ; bien que très difficile d'accès, le lien semble convenir. Il y retourne quelque temps après accompagné de Jean-Marie Roques. Ce sera le site du futur observatoire.

Grâce à des photos aériennes réalisées par Jean Fulcrand, il est possible d'avoir une vue d'ensemble et de tracer le futur chemin d'accès en voiture.

Défrichage et construction

Grâce à des photos aériennes réalisées par Jean Fulcrand, il est possible d'avoir une vue d'ensemble et de tracer le futur chemin d'accès en voiture. Pendant de nombreux weekends, une équipe composée de Jean Fulcrand, Jean Chéry, Laurent Koechlin et quelques autres élaguent les buissons et les chênes verts afin de constituer un sentier d'un kilomètre de long.

Pierre Bourge dessine les plans sommaires de trois tours devant recevoir des coupoles d'environ 3 m de diamètre, et d'un bâtiment destiné à abriter une salle de réunion et, en sous-sol, un labo-photo, un atelier d'optique et un atelier de travail du bois et des métaux. Jean Fulcrand réussi alors à convaincre une entreprise d'œuvrer bénévolement pour aménager le sentier afin d'en faire un chemin carrossable et pour creuser diverses tranchées et l'excavation du futur bâtiment. Ensuite il mobilise une entreprise de maçonnerie pour réaliser les trois tours et le bâtiment, ce grâce à une subvention de 5000 francs obtenue par Maurice Rouchy, Président de l'AFA, et à des dons des adhérents via un appel dans la revue Ciel et Espace.

A l'automne 1976, dans le garage d'une maison au Vigan, une équipe de moins de dix personnes réalise en quelques jours le moule en bois, grillage métallique et plâtre d'une section des futures coupoles. Un mois plus tard, une autre équipe se retrouve au Vigan pour déposer sur ce moule diverses couches de résine et fibre de verre pour réaliser autant de sections que nécessaires pour fabriquer trois coupoles.

A part les gros travaux de maçonnerie et de terrassement, les bénévoles font toutes sortes de choses : piocher le sol rocailleux, couler du béton, poser des fenêtres et des gouttières, peindre l'intérieur et l'extérieur, niveler le dallage, poser le carrelage et des lavabos, installer l'eau et l'électricité, construire un bas-côté, un abri et les piliers des trois coupoles, réparer le chemin... Tous ces travaux sont réalisés bénévolement par une bande d'amis enthousiastes et généreux, qui ne comptent ni le temps passé ni leurs nombreux déplacements.

Parmi eux, mention spéciale à Roger Leblond, jeune retraité, serviable, adroit et polyvalent, qui est très impliqué. Habitant dans une caravane sur le site-même, il sera pendant plusieurs années le gardien de l'observatoire, années au cours desquelles, le soir, il recevra souvent des visiteurs venus observer.

Vocation et buts

Pierre Bourge et Jean Fulcrand sont les deux grands artisans à l'origine de l'observatoire d'Aniane ; le premier a eu l'idée du concept et en a découvert le lieu, le second l'a fait sortir de terre.

Pour ses fondateurs, l'observatoire d'Aniane avait un triple but ; être :
  • un observatoire au service des astronomes amateurs,
  • un centre expérimental de formation,
  • un centre culturel de détente et de loisirs, adapté au public, pour la découverte du Ciel et de la Nature.

Ce centre expérimental de formation et de popularisation de l'astronomie visait l'astronomie d'amateur au sens le plus large et non pas l'astronomie des amateurs s'identifiant aux professionnels. Cette structure avait vocation à satisfaire toutes les tendances et les aspirations, celles du simple curieux jusqu'à celles de l'amateur spécialisé dans une technique, en veillant toujours à ce que ces derniers ne s'imposent jamais au détriment des autres.

Inauguration

L'observatoire est inauguré le vendredi 2 juillet 1982 en présence d'André Henry, ministre du temps libre, dde Gérard Saumade, président du Conseil Général de l'Hérault et de Denis Bordat, président de l'AFA . Participent également à cet événement Maurice Rouchy, premier président de l'AFA, et Alain Cirou, fraîchement élevé au rang de délégué national de l'AFA.

Curieusement, les fondateurs de cet observatoire, ceux qui l'ont conçu et créé sont absents de cette journée, et pour cause : ils n'y ont été invités ! Du reste, aucun de ceux qui ont œuvré et peiné pour que cet observatoire voit le jour n'ont été invités. Il faut rappeler que entre la construction de l'observatoire et cette inauguration, il s'est passé plein de choses au sein de l'AFA, notamment l'éviction de Pierre Bourge de son poste de directeur de la revue en novembre 1981 puis sa mise à l'écart du Bureau.

On a peine à imaginer les discours grandiloquents qui sont prononcés ce jour-là, plein de promesses et de prestige, par des gens que les honneurs flattent mais qui n'ont pas mouillé une seule fois la chemise et qui ne partagent pas du tout la vision de ceux qui en sont à l'origine.

Le déclin

Pendant plusieurs années, l'observatoire, rebaptisé "Géospace" est dirigé par Bernard Pellequer, un astronome professionnel diplômé en astrophysique. Au début des années 2000, le site cesse d'être utilisé jusqu'à être laissé à l'abandon.

En 2007 le terrain est racheté par Mathias Groubert qui tente de faire revivre le site en organisant des séances de découverte et d'observation du ciel au public. 

En 2014, Alexandre Chanaud crée "Astronarium Aniane", une structure qui propose des nuits insolites centrée sur un hébergement dépaysant et des soirées astro.