La ferme pédagogique des Gaillons

Bref historique

Au début des années 1990, tout près de Mortagne-au-Perche, Gilles Sallard crée la première véritable ferme pédagogique en France, c'est-à-dire une ferme avec une production réelle. Celle-ci commence à fonctionner en juillet 1990, soit un an après la création de l'association "La vie à la ferme".

Le lieu-dit "Les Gaillons" où elle se trouve sur la commune de Courgeoût, n'est pas usurpé ; le site bénéficie d'une panorama exceptionnel sur la campagne percheronne environnante, notamment vers le sud. L'horizon dégagé sur quasiment 360 degrés est, en particulier, favorable à l'observation du ciel.

L'activité découverte de l'astronomie y débute en 1994, et l'année suivante sont construits et aménagés une salle d'exposition et un espace dédié à l'installation d'un planétarium d'un nouveau type : le Sphériciel.

Le Sphériciel

Lors d'un des rassemblements d'astronomie du weekend de la Pentecôte, Michel Gangloff fait une démonstration de son planétarium portable ; il s'agit d'un grand parapluie sur lequel des constellations ont été brodées par son épouse. 5 ou 6 enfants peuvent s'installer sous le parapluie pour écouter les explications.

Comprenant l'efficacité pédagogique et le coût très réduit de ce mini-planétarium, Pierre Bourge propose d'en réaliser une version plus grande en bois et en tôle d'aluminium (tôle offset utilisée par les imprimeurs) afin qu'une vingtaine de personnes puissent s'asseoir et assister au spectacle. Il lui donne le nom de Sphériciel.

Michel Gangloff dessine les plans détaillés du Sphériciel qui consiste en une demi-sphère de 4 m de diamètre qui repose sur une armature en bois et en tubes de PVC. La rotation de l'ensemble est assurée par un système de courroies de distribution de voiture et de roues de caddie de supermarché. Les étoiles sont reproduites par perforation de trous de diamètre variable selon leur brillance dans le ciel. 500 étoiles sont ainsi reproduites, ce qui est suffisant pour le but pédagogique recherché, notamment le repérage des principales constellations. 500 heures de dessin et plusieurs mois de travail sont nécessaires pour réaliser et mettre au point l'ensemble.

La focalisation du son au centre de la demi-sphère produit une ambiance particulière, propice à emmener mentalement les visiteurs dans l'Univers. Initialement prévues d'une durée de 15 minutes, les séances riches en échanges entre la narratrice ou le narrateur et l'assistance durent parfois jusqu'à 45 minutes.

Balade du système solaire

Sur le terrain de la ferme pédagogique est tracé un parcours de 1,8 km qui démarre au pied d'une sphère de 1,5 m de diamètre qui représente le Soleil. Le long du parcours, on trouve de petits abris montrant chacun une planète du système solaire - et des explications associées - en respectant l'échelle de 1 m pour 1.000.000 de km. Ainsi, Mercure est représentée par une petite bille d'à peine 5 mm de diamètre et est située à 58 m du Soleil ; la Terre correspond à une bille d'environ 17 mm de diamètre située à 150 m du Soleil, Jupiter à une boule de 14 cm de diamètre située à 778 m du Soleil... Ce parcours constitue un moyen pédagogique formidable pour se rendre compte de la petitesse notre Terre dans l'immensité du système Solaire.

Pendant plusieurs années, ce sont entre 70 et 100 personnes chaque semaine (dont une majorité d'élèves) qui feront la visite de la balade du système solaire, puis du Sphériciel.

Rassemblements de la Pentecôte

Au fil des ans, les rencontres astronomiques organisées le weekend de la Pentecôte attirant de plus en plus de monde, le site de la Butte du Châtel à Saint-Aubin-de-Courteraie devient inadapté. En 1992, l'hébergement des astronomes amateurs commence a être assuré par le gîte de la ferme des Gaillons, l'activité astronomie restant à Saint-Aubin.

En 1993, l'ensemble des activités est transféré aux Gaillons ; activités d'observation, animations, conférences... avec l'hébergement au gîte et en camping dans l'herbage. La restauration est également assurée sur place grâce au service de cantine de l'hôpital de Mortagne.

Ceci dure jusque vers 2005 environ, année à partir de laquelle l'hébergement est transféré au moulin de Saint-Langis-Lès-Mortagne, distant de quelques kilomètres.